La place de la souffrance dans cette fin des temps

Je ferai d’abord le point sur “ l’écueil du dolorisme”. Je montrerai ensuite qu’une certaine voie de la souffrance (acceptée et non subie) pourrait bien en guérir plus d’unen cette fin des temps! Cela pourrait concerner plutôt “les pauvres en esprit”!

Le dolorisme

Ce rapport à la souffrance, qui a eu ses adeptes (et qui en a surement encore), pouvait aller jusqu’à rechercher la souffrance, se l’infliger et lui donner une valeur, rejoignant la notion de masochisme… Cette pratique semble en effet en voie de disparition ! (quoique…)

Romains 8
12Ainsi donc, frères, nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair. 13Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez,…

Il est bien question d’Esprit, donc de travail intérieur!!

Pourtant, aujourd’hui, en y regardant de plus près, on peut voir encore bien des humains (pour ne pas dire tous!) adopter un comportement contenant du dolorisme (relativement cependant). Lorsque, devant un choix, nous adoptons (malgré nous?) une stratégie, une pratique, une façon de penser irresponsable… qui tôt ou tard, aura des conséquences désastreuses, plus ou moins prévisibles, engendrant de la souffrance à plus ou moins long terme… ne rejoignons-nous pas même le masochisme? Ne scions-nous pas la branche sur laquelle nous sommes assis? Seulement, la motivation n’est plus (directement du moins) comme dans le dolorisme, de donner une valeur rédemptrice à la souffrance.

Je recommande, pour approfondir le sujet, le livre “Le bouc émissaire” de René Girard, résumé ICI

La seule motivation à cette absence de responsabilité étant peut-être la paresse spirituelle, qui préfère surseoir face au doute. De la peur de prendre le risque de réussir, découle une absence d’actions cohérentes, auxquelles succèderont tôt ou tard, une accumulation de facteurs aggravant (créant des “déluges”), dénoncé il y a 2000 ans déjà par Jésus. L’adage “après moi le déluge” n’est-il pas devenu une politique généralisée, dans cette fin des temps?

Luc 17
26Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l’homme. 27Les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants,(métro,boulot, dodo?) jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche; le déluge vint, et les fit tous périr.…

Dans ce contexte « diluvien », je ne peux pas assumer le risque de devoir  “baisser la barre” en écrivant pour les “multitudes”. Comme Noé j’ai choisi de bâtir mon arche aux yeux de mes contemporains médusés (voir moqueurs!). Mais j’assume le risque de déplaire, en obéissant à mon maître qui m’a dit:

Luc 14
23Va dans les chemins et le long des haies (Les nouveaux mystiques?), et ceux que tu trouveras, contrains-les d’entrer, afin que ma maison soit remplie. 24Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités (les anciens mystiques?) ne goûtera de mon souper.

Nous verrons donc ensemble, qu’il y a une certaine souffrance qui va de paire avec une certaine fidélité… mais d’ici à provoquer ou à appeler la souffrance dans le but de se croire fidèle… ce serait la charrue avant les bœufs!!

L’analyse s’annonce donc complexe, comme toute analyse qui se respecte et aucune réponse simpliste, binaire ne sera donc donnée ici.

Je préfère élargir le champ de recherche, pour permettre de se situer un peu plus chacun, et les uns par rapport au autres, dans un esprit constructif,  (loyal!! effectivement).

Donc, pas d’automédication aveugle, mais un exposé de quelqu’un qui a entendu le:

Médecin guéris-toi toi-même!

Définissons un peu la souffrance

La souffrance, la douleur, la tristesse…, peuvent être physiques et/ou morales. On oublie souvent, dans ce monde de dualité, qu’elle va de paire avec le bien-être, la paix, la joie… si nous savons les discerner dans nos vies. Combien de fois, dans les Ecritures, nous sommes appelés à nous réjouir, à compter les bienfaits de Dieu, pour ne pas tomber dans le piège de la morosité, de la “souffrance pour souffrir”, avec en arrière plan, l’ennemi de nos âmes qui cherche à nous faire nous nourrir de nos souffrances.

Une parabole (v19-31) nous plonge dans cette dualité et nous montre ces rythmes alternatifs, où nous sommes tour à tour en haut puis en bas, en bas puis en haut, heureux/malheureux, pauvre/riche affamé/repu, mais la mort (physique et/ou spirituelle) nous réunit tous… quoique l’un élevé, l’autre enseveli!

Luc16 v19Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie. 20Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d’ulcères, 21et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères. 22Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli. 23Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, tandis qu’il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. 24Il s’écria: Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme. 25Abraham répondit: Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres. 26D’ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire. 27Le riche dit: Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père; 28car j’ai cinq frères. C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments. 29Abraham répondit: Ils ont Moïse et les prophètes; qu’ils les écoutent. 30Et il dit: Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront. 31Et Abraham lui dit: S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait.

Plutôt que d’appliquer cette parabole, comme souvent, à des choses que l’on ne sait pas, en échafaudant des hypothèses sur l’au-delà… regardons plus simplement ce qui nous concerne directement

nous sommes placés là, devant le résultat produit par l’épreuve vécue et celui générer par le confort abrutissant.

Ce résultat? c’est une incompréhension telle, qu’elle crée un gouffre entre les gens, une impossibilité de communiquer (exactement ce que nous vivons tous aujourd’hui dans notre monde!). Il ne nous (les riches, les nantis) reste plus qu’à passer tout d’abord, par “Moïse  et les prophètes” c-à-d par…

 la lettre “gravée”       puis        l’esprit de la lettre   

l’étape ultime étant ensuite:   

la Liberté du Christ

Pour approfondir: LA LETTRE ET L’ESPRIT

Toute ces étapes ne se franchissent pas sans souffrances! C’est le prix pédagogique à payer!!

L’argent ne nous servira de rien!!!

Cantique des Cantiqu 8
 7Les grandes eaux ne peuvent éteindre l’amour, Et les fleuves ne le submergeraient pas; Quand un homme offrirait tous les biens de sa maison contre l’amour, Il ne s’attirerait que le mépris.

 De toute façon la vie engendre la souffrance, autant qu’elle soit utile! En effet, si nous l’utilisons comme génératrice de résultats dans nos vies, elle portera des fruits…

1 Pierre 3
17Car il vaut mieux souffrir, si telle est la volonté de Dieu, en faisant le bien qu’en faisant le mal.

Quel rapport pouvons-nous avoir à la souffrance?

Les situations qui se présentent à nous, engendrant entre autre la souffrance, ne manquent pas!

Voyons, tout d’abord, quel rapport nous avons à la souffrance,  en  définissant comme une échelle que nous serions appelés à gravir jusqu’à la délivrance:

 Attirer la souffrance, Subir la souffrance, Refuser la souffrance, Accepter la souffrance et enfin, Être délivrer de la souffrance!

En fait, c’est plutôt un cercle vertueux mais qui peut aussi devenir un cercle vicieux…

Dans son sens le plus courant, un cercle vicieux (ou enchaînement diabolique, effet boule de neige ou encore spirale vicieuse) est un ensemble de causes et d’effets qui forment une boucle dégradant la situation, parce que l’effet négatif nourrit et amplifie les causes qui lui donnent naissance.

À l’inverse, on parle de cercle vertueux ou de spirale vertueuse, lorsqu’un même mécanisme de rétroaction amplificatrice entraîne des effets positifs ou bénéfiques. (Wikipédia)

Cercle vertueux

1- Nous attirons les épreuves lorsque notre foi (force spirituelle), qui s’était stabilisée dans un domaine donné, devient capable d’évoluer.cercle-vertueux

2- Nous subissons la souffrance, lorsque, dépassé par un cercle vicieux, nous sommes de plus en plus aveuglés, découragés et que nous n’arrivons pas à voir la main de Dieu qui veut nous bénir à la fin, nous former.

3- Nous refusons la souffrance, lorsque nous ne sentons pas (à tort ou à raison!!) notre foi à la hauteur de la tâche qui se présente à nous: c’est là que nous sommes invités à la clairvoyance et à l’équilibre car:

  • nous aurions “tort” de refuser si, alors que le Christ, (qui est en nous), nous appelle à traverser cette épreuve, dans ce but suprême de nous purifier, nous doutons, nous reculons, nous enfonçons! 

Lire cette épisode-parabole où Pierre est appelé à marcher sur les eaux et où il va s’apercevoir que sa foi (force spirituelle) n’est encore pas suffisante pour l’amener au bout Matthieu 14:29 (c’est reculer pour mieux sauter?)

Or aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse; mais plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle.Hébreux 12:11

  • nous aurions “raison” de refuser si, après un examen intérieur approfondi, nous ne nous sentons pas du tout appelé à cela (cf tentation du Christ)  et/ou que notre foi n’est pas à la hauteur de la tâche (parabole du bâtisseur de tour) ; nous restera alors à travailler pour qu’elle le soit!!

4- Nous acceptons la souffrance lorsqu’on sent, notre foi à la hauteur.

5- Nous sommes délivrés de la souffrance, lorsque notre travail, sur un domaine donné, nous a rendu capable de comprendre pleinement la “leçon”, par tous les moyens qui se sont présentés à nous (dont, entre autre, bien souvent, la souffrance intérieure et/ou physique, face à la peur, le doute généré par cette situation inconnue

Bientôt nous serons sollicités par une nouvelle situation et le cercle vertueux continuera!

Cette souffrance, (ou plutôt ce travail!) génère une énergie en retour…

C’est la Vie!

Un grand exemple de ce cercle vertueux, par le livre de Job dans la bible! (un peu long et difficile à lire…)

livre de JOB – Résumé:

Job, personnage de la Bible, célèbre par sa patience, vivait dans la terre de Hus, en Arabie, (quelques-uns le supposent contemporain de Moïse). Il se vit en un jour dépouillé de tous ses biens, privé de ses dix enfants, puis fut dévoré par une maladie affreuse : il supporta tous ces maux sans se plaindre tout d’abord, même privé du soutient de sa femme, puis de trois de ses amis venu pour le “consoler” et dont il supporte les réprimandes! Enfin, le 4ème ami, pourtant très jeune, va commencer à mettre le doigt sur ce qui le “blessait”. Puis Dieu lui-même s’adresse finalement à lui pour parfaire les résultats de cette épreuve.Enfin Job lui-même retrouve un magnifique état d’équilibre: c’est la fin du Seigneur

Alors Dieu lui rendit le double de tout ce qu’il avait ( santé, richesses, famille, et vie).

N.B.: Je rajouterai, comme témoignage personnel, que la souffrance physique et la souffrance morale peuvent former une paire équilibrée comme si l’une a besoin de l’autre… Si bien, qu’une blessure physique qui survient, me permet souvent de chercher quelle souffrance intérieure est latente et inconsciente, afin d’en prendre conscience pour accompagner les deux à la guérison (après compréhension=jugement de nous-même). Sans en faire “une religion”, la médecine chinoise (science millénaire!) a établi ces parallèles corps/esprit qui peuvent nous aider, au départ, à prendre conscience de ces lois que Dieu a placé dans nos corps.

Un livre qui dit que « Les cris du corps sont des messages de l’âme » Dis-moi où tu as mal je te dirais pourquoi  de Michel Odoul.

1 Corinthiens 11
29car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. 30C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre sont morts. 31Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés.…

Matthieu 10
28Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne… 30Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés.…

Ces atteintes de Satan, permises par Dieu, deviennent alors concrètement, un moyen de me réconcilier avec mon corps!

Véritablement, par le Christ en moi, je réalise:

Il a pris nos infirmités, et il s’est chargé de nos maladies. Matthieu 8:17

Adieu “médicaments”, “peur des maladies”, “protection sociale”… un lien de moins (et pas le moindre), à Babylone!

Cercle vicieuxcercle vicieux

A contrario,  “l’autre souffrance”, celle qui crée le cercle vicieux, nous prend toute notre énergie sans jamais nous la rendre. (Je ne vais pas trop m’appesantir sur  cet aspect négatif… il vaut mieux s’imprégner du coté vertueux!!)

Cette autre souffrance, c’est celle symbolisée par  le séjour des morts, et les tourments, de l’homme riche de Luc16 v23

Nous pouvons baigner dans cet état, si une grande partie de notre vie (nombreuse situations), se sont accumulées ou nous pouvons nous trouver ponctuellement dans une situation,  que nous “affrontons” actuellement.

Pas de panique! Il suffit de s’en apercevoir, de le voir, le sentir, le comprendre, le confesser (sens positif!)… en quelque sorte. Par contre, il faut éviter de s’en nourrir, s’en lamenter, s’y appesantir, en geindre…

Chacun des 5 points déjà analysés peut devenir un nœud dans lequel nous nous enfermons:

1- Nous pourrons attirer les épreuves par un dolorisme qui se nourrit de croire que ces souffrances ont un pouvoir rédempteur (de nous sauver) par elles-mêmes, de payer en quelque sorte une dette.

2- Nous pourrons subir la souffrance, lorsque nous n’en comprenons pas le cheminement, que nous y trouvons l’occasion de nous identifier avec, peut-être pour exister à nos yeux ou aux yeux des autres?

3- Nous pourrons refuser la souffrance lorsque, de plus en plus aveuglés, découragés, nous ne faisons que la fuir et qu’elle nous poursuit! Nous ne sommes alors pas au clair avec nous-même. Nous faisons le jeu du Diable nommé l’accusateur des frères

4- Nous ne pourrons PAS accepter, alors, la souffrance!   Cette souffrance consciente qui nous réservait un trésor, bien plus précieux que “lor qui périt” 1Pierre1 v7

5- Nous ne serons PAS délivrés de la souffrance… car pour l’instant, c’est l’ENFER!!! avec l’image employée par Jésus pour symboliser le cercle vicieux:

là ou leur ver ne meurt pas et ou le feu ne s’éteint pas. Marc9 v46

Là aussi, méfions-nous de toutes les images traditionnelles, qui nous enferment dans des visions pseudo-mystiques, mythiques, fantastiques…   qui nourrissent nos imaginaires et nos peur dans le seul but (diabolique) de nous terroriser et de nous éloigner…

de la grâce et de l’amour divins!

bible

BONUS!

Pour aller plus loin… pour ceux qui en reveulent!

Un choix de versets, relatifs à la souffrance et leurs commentaires:

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